Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
207
LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

pas encore couchée ai-je demandé. — Non. Je n’ai pas mangé. Vous n’auriez pas un bout de pain ? Je lui ai apporté un morceau de fromage. Je l’ai fait descendre dans le poste. Les camarades lui ont donné de leur vin. Je suis allé à mon travail. Je ne l’ai plus revue qu’à Rio.

— Pourquoi tentiez-vous de la faire évader du bateau ?

— Pour rendre service à une malheureuse.

Ce furent les aveux complets du premier convoyeur.

Interrogatoire d’un deuxième chauffeur.

— Où avez-vous connu cette femme ?

— Je l’ai découverte huit jours après le départ de Marseille, à l’arrivée à Dakar, étendue sur la grille du fourneau de la machine. Je me souviens que je lui ai dit : Un peu plus et l’on vous faisait rôtir. Elle m’a répondu : J’ai faim et je meurs, donnez-moi du secours. Je suis allé lui faire du thé. Elle m’a dit : Je voudrais bien sortir d’ici. Je l’ai amenée dans le poste. Je lui ai demandé : Êtes-vous passagère ? — Non ! — Alors je lui ai dit : Il va falloir descendre. On est justement à Dakar. Elle m’a demandé si Dakar était loin de Buenos-Aires. J’ai