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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— J’ai à voir qu’on me respecte. Pour Buenos-Aires une claquée pareille ! Je la connais. C’est moi qui l’ai « débutée ». Plus souvent sur le flanc que sur ses petits pieds ! Je te dis qu’il ne l’emmènera pas à Buenos-Aires.

— Et s’il l’emmène ?

— Alors ce sera cinq cents thunes, tu peux le lui dire. Monsieur est avec toi ? On prend un Vittel-menthe ?


Il ne se passa plus rien jusqu’à dix heures du soir.


À cette heure-là, je faisais claquer la porte d’un taxi devant le numéro 300 du boulevard de Belleville. J’allais à la Tonnelle. Pour ceux qui dansent c’est un bal musette. Pour moi c’était une faculté. Je me rendais là régulièrement, faire mes études, comme un futur carabin va tous les jours à l’hôpital.

Mon professeur s’appelait Armand. Il exerçait, séant, à la Tonnelle.

Je pris le passage. Je descendis les escaliers, puisque j’allais au sous-sol. Sur le palier, l’agent de police me regarda passer une fois de plus. J’avais fait travailler la cervelle de cet homme.

Il avait déjà confié sa perplexité à Armand.

— Ne vous tourmentez pas, monsieur l’agent,