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JOURNÉE III, SCÈNE IV.

Ludovic.

Embrassez-moi, mon ami. À la joie dont je suis pénétré, je sens la vérité de vos discours. Ah ! fils de mon âme, que je retrouve pour mon bonheur après une si longue et si cruelle séparation ! Camille, que me conseilles-tu ? Ne dois-je pas aller le voir et le reconnaître ?

Camille.

Certainement. Courez, monseigneur, et puisse sa vue vous rendre une vie nouvelle !

Ludovic, à Tristan.

Mon ami, si vous voulez venir avec moi, partons ; si vous aimez mieux vous reposer, attendez-moi ici, et disposez de tout comme moi-même ; car tout ici est à vous. Pour moi, je pars, je cours.

Tristan.

Je ne puis profiter d’aucune de vos offres ; car une affaire que j’ai à traiter, relative à une partie de diamants, réclame ma présence ailleurs. Mais je serai ici en même temps que vous. Suis-moi, Macaponios.

Furio.

Je vous suis.

Tristan.

Ardis engagnif.

Furio.

Morlis muy bonis.

Tristan.

Andemis arnouf !

Camille.

Quelle langue !

Ludovic.

Allons, viens, Camille.

Ils sortent.



Scène IV.

Une rue.


Entrent TRISTAN et FURIO.
Tristan.

Ils continuent leur route.

Furio.

Le vieux comte vole, sans attendre ni voiture ni domestiques.

Tristan.

Il serait plaisant que j’eusse bien rencontré, et que Théodore fût vraiment son fils !

Furio.

Ce serait par trop fort, que la vérité fût dans un pareil mensonge.

Tristan.

Dépouillons vite ces habits. Il importe qu’aucune de mes connaissances ne me voie ainsi accoutré.