Les siècles passés n’ont rien vu, ni les siècles futurs ne verront rien de semblable.
Madame, Colomb vient d’arriver entouré d’une foule immense. C’est un spectacle étonnant.
Il mérite de tels honneurs, l’homme qui a accompli de si grandes choses ; et le monde peut l’admirer comme un prodige sans égal, puisqu’il a donné un monde aux rois de Castille.
Colomb est à la porte du palais.
Qu’on l’ouvre des deux côtés, ou même qu’on abatte le mur, comme on fit à Troie pour le Palladium[1] ; car il faut de la place à un homme qui vient avec un monde.
Qu’on ouvre toute la porte au conquérant d’un monde, puisque la Renommée lui a déjà ouvert la porte de la Gloire.
Illustre prince, et vous, héroïque princesse, permettez que j’embrasse vos genoux.
Je ne puis en croire mes yeux. C’est bien lui.
Oui, c’est lui-même.
Rois catholiques, dans l’espace de huit mois je vous ai conquis et je vous apporte un autre monde à gouverner. Vous voyez, comme prémices de ce monde, ces hommes et cet or.
Et je vous en rends grâce. — Levez-vous, levez-vous, nouvel Alexandre plus grand que le premier : car lui, il passa sa vie à
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Y sino hazelde lugar
Como en Troya al Paladron.Le Palladium des Troyens était la statue de Pallas. Mais je ne sache pas qu’on ait abattu le mur pour la faire entrer dans la ville. Évidemment Lope se sera laissé préoccuper par le souvenir du cheval de Troie ; et même je soupçonne qu’il aura fait exprès de confondre.