Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/135

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de la chicane. Un de nos amis[1] a même eu l’heureuse idée de faire imprimer sous cette forme l’histoire nationale de l’arrondissement auquel il destinait ses manuscrits. Peut-être seulement n’a-t-on pas assez ménagé jusqu’ici la prédilection des gens de campagne pour leurs vieux contrats (341) ; il est certainement utile aussi à l’enfant de se familiariser avec la lecture des titres de propriété, de partage, etc., et il serait facile de concilier cette exigence des familles avec les améliorations proposées, en consacrant un de ces cahiers à l’imitation des anciens actes notariés (342).

L’écriture, dans les écoles où elle existe (343) n’est généralement pas la faculté d’enseignement la plus négligée (344). La facilité de se procurer à peu de frais de bons modèles, quand la main du maître n’est pas assez exercée pour les faire lui-même (345), et surtout le goût et l’aptitude des enfants pour les arts graphiques expliquent naturellement ce fait, qui peut avoir encore une raison dans la négligence de l’instituteur. Pendant que les enfants écrivent leur page, le maître, peut à son choix, lire, dormir, ou bêcher son jardin et il n’est pas étonnant qu’il se sente tenté de prolonger volontiers et de renouveler souvent ce genre d’exercice. On pourrait seulement désirer qu’au lieu de cette écriture appliquée, on leur fît prendre de temps en temps, l’habitude d’une écriture courante, qui leur manque entièrement, et qui peut cependant leur devenir utile (346).

Il est surtout important d’abolir un usage funeste adopté dans un grand nombre de provinces. L’instituteur a plusieurs prix différents. La lecture, forme la rétribution la plus modeste sur son tarif, mais l’écriture élève déjà le prix d’écolage : quand il s’agit du calcul

  1. M. Galeron, procureur du Roi, à Falaise.