Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/190

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Meuse ; arr. de Commercy. — L’instruction cependant aurait dans ce canton, un effet d’autant plus salutaire qu’elle prémunirait la population contre les vices que les hommes, presque tous émouleurs ou cordonniers ambulants, vont puiser pendant l’été dans nos grandes cités.

Saône-et-Loire ; arr. de Charolles, cant. de Paray, comm. de Vitry. — Cette commune, située à une lieue du chef-lieu de canton, a une population de près de 600 âmes vivant dans une démoralisation rare dont la première cause est l’ignorance.

Hautes-Pyrénées ; arr. d’Argelles, cant. d’Aucun. — Les habitants de ce canton sont extrêmement ignorants ; sans commerce, sans industrie et ne possédant pas d’établissements thermaux, ils vivent isolés, au sein des Hautes-Pyrénées. Les pâturages et le produit des bestiaux sont leur unique ressource. L’accroissement disproportionné de la population et la cessation de tout trafic avec l’Espagne, les ont appauvris. — Cet état d’ignorance et de pauvreté a eu pour effet inévitable, la démoralisation, la superstition et tous les vices qu’elle enfante. Les gens d’affaires, comme on le pense, ne manquent pas d’exploiter l’ignorance à leur profit, et les thaumaturges, la superstition. La civilisation, partout ailleurs progressive, est rétrograde dans le canton d’Aucun.

Les hommes sont généralement bien constitués et d’une taille avantageuse. Ils n’ont rien moins que le goût des armes. Aussi, les recrues étaient-ils, jusque dans ces derniers temps, réfractaires ou déserteurs. On ne trouve pas dans ce canton un militaire décoré, un sous-officier retraité. Un esprit national y est encore à créer ; l’instruction primaire peut seule régénérer cette population.

Ariége ; arr. de Foix, cant. de Foix et de Labartide-de-Seron. — Une partie du canton de Foix se trouve avoir une civilisation très-avancée, tandis que l’autre partie est dans un état presque complet d’ignorance. On peut en citer plusieurs causes. En première ligne, la nature des occupations des populations ; en second lieu, leur position. Quoique toutes les communes aient des rapports fréquents et directs avec le chef-lieu, il n’en résulte pas généralement le même avantage. Les populations pauvres et purement agricoles dédaignent l’instruction, et accusent même de paresse ceux qui donnent quelques moments à l’étude ; le soin des troupeaux et le transport du bois de chauffage occupent tous leurs instants. Pleins d’intelligence et d’ardeur pour le travail, les habitants des vallées, au levant et au couchant de Foix, ne négligent rien de ce qui peut assurer leur existence ; mais ils ne soupçonnent pas que l’instruction puisse améliorer leur sort. « Nos pères ne savaient pas lire, disent-ils ; ils ont vécu heureux. Pourquoi ne les imiterions-nous pas ? Pourquoi ferions-nous perdre à nos enfants un