Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/212

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l’hiver, ils sont entassés dans une place malpropre, obscure, où l’on ne peut renouveler l’air ; il serait impossible, je pense, que les enfants restassent toute l’année dans un tel local, sans devenir malades. Le maire de la commune de N..... paraît avoir si peu de goût pour l’instruction, qu’il a même refusé les livres que la préfecture a distribués dans les communes. Est-il possible qu’avec de telles dispositions l’instruction fisse quelques progrès ?

Ardennes ; arr. de Réthel. — Dans presque toutes les communes de l’arrondissement, les écoles sont fermées de Pâques à la Toussaint ; et même dès le premier mars les plus grands élèves disparaissent pour ne revenir qu’au mois de décembre ; en sorte qu’ils ne fréquentent pas l’école plus de trois mois chaque année.

Ardennes ; arr. de Rocroy, cant. de Rocroy et de Signy-le-Petit. — Les progrès des élèves, dans ces deux cantons, ne sont pas toujours en raison de l’aptitude et du zèle des maîtres. Une école bien tenue, dirigée par un maître capable, ne produit quelquefois que des résultats bien médiocres, parce que les élèves, aussitôt qu’ils ont atteint l’âge de huit ou neuf ans, ne fréquentent plus l’école que pendant trois ou quatre mois de l’année. Leurs parents, peu instruits eux-mêmes, préfèrent le petit profit qu’ils peuvent retirer de leur travail, aux avantages que leur assurerait pour l’avenir une instruction soignée.

Ardennes ; arr. de Rocroy, cant. de Rumigny. — Les élèves, depuis l’âge de huit ou de neuf ans, ne fréquentent plus l’école que pendant trois ou quatre mois de l’année, et quelquefois encore moins ; et les maîtres obtiennent difficilement qu’ils soient pourvus des livres nécessaires.

Aube ; arr. de Bar-sur-Aube, cant. de Bar-sur-Aube. — Les jeunes gens en âge d’apprendre suivent l’école à peine trois mois par an, décembre, janvier, février, et huit, neuf et même dix ans sont nécessaires pour les mettre à même d’acquérir les premières notions.

Aube ; arr. de Bar-sur-Aube, cant. de Brienne. — Il ne faudrait admettre les enfants à l’école qu’à l’âge de six ou sept ans ; ils seraient alors plus capables de profiter des leçons du maître, d’autant plus précieuses pour eux, qu’ils sont condamnés à ne les recevoir que quatre ou cinq mois par an, attendu qu’on ne les envoie en classe que pendant l’hiver.

Aube ; arr. de Nogent-sur-Seine, cant. de Romilly. — Cinq écoles ont sept mois de vacances.

Aube ; arr. de Troyes. — Partout les classes sont vacantes tout l’été.

Aube ; arr. de Troyes, cant. de Piney et de Lusigny. — L’usage des pays, de n’envoyer les enfants qui ont atteint l’âge de douze ans, que trois mois chaque année à l’école, opposera toujours aux progrès de l’enseignement un obstacle d’autant plus difficile à surmonter, que cet usage vient en partie de la pauvreté des habitants.