Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/216

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leçon ; ils la répètent jusqu’à trois fois, et ils s’en reviennent chez eux, heureux si la neige ne vient pas les enfermer le lendemain et les jours suivants. On sent que les progrès doivent être nécessairement lents.

Aisne ; arr. de Laon, cant. de Coucy-le-Château. — Quelques-uns n’envoient leurs enfants à l’école que pendant quatre ou cinq mois de l’hiver, pour payer à l’instituteur moins de rétribution, ou pour se débarrasser de leurs enfants dans une saison où ils ne peuvent leur être d’aucune utilité, surtout lorsqu’ils sont en bas âge.

90 (Voy. 84 et 103).

Charente ; arr. d’Angoulême, cant. de Saint-Amant-de-Boixe. — On m’a cité des parents qui, par économie, faisaient alterner leurs enfants, de sorte que, tantôt l’un, tantôt l’autre allant à l’école, ils ne payaient qu’un mois pour deux enfants.

Ardennes. ; arr. de Mézières, cant. de Monthermé. — Jusqu’à présent le canton de Monthermé a passé pour un des moins avancés de l’arrondissement, sous le rapport de l’instruction. On aurait tort cependant de se figurer ces habitants des bois comme des ennemis de la civilisation et des lumières ; je pense que ce canton a déjà dépassé ceux de Signy-l’Abbaye, d’Amont et de Flize ; il renferme dix communes divisées en quinze grandes sections, dont chacune a son instituteur.

Souvent, dans les villages, les enfants n’ont dans l’année que trois ou quatre mois d’école, parce que les parents se disent : « le mois est commencé, attendons-en la fin pour envoyer nos enfants à l’école, ce sera autant de gagné. » Au retour du printemps, on craint de commencer un mois que l’on ne pourrait pas finir. Avec de tels raisonnements, qui sont dictés par une économie mal entendue, on perd un temps précieux, et les enfants en sont les victimes.

Charente ; arr. d’Angoulême. — D’autres comptent par jour et déduisent du mois les jours de classe manqués par leurs enfants.

93 (Voy. 85).

Aisne ; arr. de Soissons, cant. d’Oulchy. — Le canton d’Oulchy est presque entièrement composé de communes fort peu populeuses ; les instituteurs y ont peu de ressources, et l’instruction s’en ressent.