Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/262

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Prusse, les enfants se fortifient d’année en année ; chez nous, au contraire, ils oublient l’été la moitié, au moins, de ce qu’ils ont appris l’hiver. Tout citoyen doit son fils à l’État ; et l’État n’a pas besoin seulement de bras, mais de cœurs droits et d’esprits éclairés ; or, l’éducation publique fait les uns et les autres ; gratuite pour une partie, facile à payer pour le reste, qu’elle soit donc d’obligation pour tous !

Oise ; arr. de Beauvais. — Le canton d’Auneuil, quoique moins bien partagé en instituteurs que le canton de Noailles, en a quelques-uns d’assez brillants, qu’il doit à la manière large dont ils sont rétribués, et au concours établi par le comité du canton. Tous les ans, les instituteurs sont invités à faire venir au chef-lieu leurs élèves les plus avancés dans toutes les parties de l’instruction, et après un examen que leur fait subir le conseil, des prix sont distribués, une liste des lauréats est imprimée, et fait connaître aussi les instituteurs qui obtiennent par leur enseignement des résultats avantageux. Il serait à désirer qu’on établît pareil concours dans tous les cantons.

Basses-Pyrénées ; arr. de Pau, cant. de Pau. — Que le maître reçoive un petit traité d’hygiène qu’il développerait à ses élèves. J’ai visité une commune (Jurançon) où la plupart des enfants étaient malades d’avoir mangé des fruits peu mûrs. Une défense raisonnée aurait pu prévenir ces accidents qui, en automne, déciment le premier âge. Dans une autre commune, un riche propriétaire venait de perdre son bétail qui s’était jeté avec avidité sur le trèfle vert. Une cuillerée d’ammoniaque (alcali volatil) pouvait prévenir ce sinistre qui ruine, dans ces contrées, de laborieux paysans. Enfin, qu’à la sortie de chaque séance, l’instituteur entonne et les élèves répondent le Domine salvum fac regem nostrum Philippum. Peut-on habituer trop tôt la génération qui s’élève à prier pour le monarque, dont la bonté tutélaire descend jusque dans la plus humble chaumière ?

Puisse le ciel vous accorder assez de jours, M. le Ministre, pour que vous jouissiez d’une œuvre si importante, qui demande une continuité d’efforts unanimes, et que le temps seul pourra opérer sous votre libérale direction !

Houles-Pyrénées ; arr. de Tarbes. — Varier les heures de classe selon les besoins des localités et l’empire des saisons…

Bas-Rhin : arr. de Strasbourg. — Le dommage qui résulte pour l’instruction d’un si déplorable état de choses, est vivement et généralement senti ; partout on demande, contre la négligence ou la mauvaise volonté des parents, des mesures coercitives qui ne seraient peut-être pas en harmonie avec nos institutions. Dans l’absence de ces mesures qui rendent si florissantes les écoles des états circonvoisins, il faudrait essayer des moyens plus doux et peut-être tout aussi efficaces. Le premier serait sans doute d’obliger les maîtres à faire école toute l’année, quel que fût le nombre des élèves.

Bas-Rhin ; arr. de Strasbourg, cant. de Geispolsheim. — La plupart n’ayant que fort peu d’écoliers pendant la belle saison, se