Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/270

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enseigne la langue française. L’instituteur est parvenu à conduire tous ses élèves jusqu’au point de la parler plus ou moins correctement. Rumersheim est sur les bords du Rhin, assez éloigné de la grande route qui, d’ailleurs, est abandonnée depuis bien des années. Dans toutes les communes voisines on ne parle qu’allemand. Cet exemple prouve qu’avec de la persévérance on arriverait à propager le français en Alsace.

Basses-Alpes ; arr. de Digne, cant. de Barrême. — Il n’y a, dans ce canton, que deux communes sans écoles, Saint-Jacques et Saint-Léons. Ces deux localités offrent si peu de ressources, que des instituteurs, un peu capables, refuseront toujours à s’y établir, à moins qu’on ne leur garantisse un traitement suffisant.

Il y a nécessité de recourir à ce qu’on appelle des écoles ambulantes.

Aude ; arr. de Carcassonne, cant. Monthumet. — Plusieurs communes de ce canton manquent d’instituteurs, étant dans l’impossibilité de pouvoir les payer raisonnablement, soit à cause de leur misère, soit à cause du peu de population. Les communes de Bouisse et de Lanet sont les seules dans le cas de les entretenir ; et si elles sont du nombre de celles qui en manquent, c’est qu’elles voudraient un bon sujet, et elles n’en trouvent pas. Un bon sujet, en effet, n’ira pas se fixer dans un pays aussi désagréable.

Aude ; arr. de Limoux, cant. de Saint-Hilaire. — Comme ces communes sont petites, éloignées l’une de l’autre, avec très-peu de fermes et de hameaux dépendants, il ne reste point de ressources pour entretenir, elles seules, un instituteur qui sera toujours misérable, quand même il obtiendrait les 200 francs et le logement accordés par la loi ; car il aurait à peine, en hiver, dix à douze enfants, qui le paieraient très-mal.

Saint-Polycarpe. L’instituteur, le sieur Guiraud, s’en retire, ne pouvant plus y vivre, et se place à Fourtou, canton de Couïza. La commune est pauvre ; les enfants y commencent de bonne heure à gagner leur vie en glanant, grapillant, ou en faisant quelques fagots.

Bouches-du-Rhône ; arr. de Marseille. — Leur position est si misérable, dans plusieurs de ces localités, que des instituteurs plus habiles se décideraient difficilement à venir s’y établir à leur place.

Charente-Inférieure ; arr. de La Rochelle. — L’indifférence des parents et leur pauvreté présentent aussi de puissants obstacles, dans la plupart des communes ; les élèves ne fréquentent l’école que quelques mois chaque année, lorsque les travaux de l’agriculture sont suspendus.