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CHAPITRE II.

DE L’IGNORANCE DU PEUPLE ET DE SES CAUSES. — MOYENS PROPOSÉS POUR Y REMÉDIER.

Le délabrement des maisons d’école est un symptôme fâcheux du peu de goût que les populations se sentent pour l’instruction ; car il ne faut pas croire que la pénurie des écoles soit la source du mal, c’est au contraire le peu de valeur qu’on attribue à l’instruction elle-même qui empêche les communes de faire les frais nécessaires pour fonder des écoles. Quand un besoin est ressenti par les masses, elles saisissent la première occasion d’y satisfaire ; un secret instinct les domine et les pousse. Le jour où l’instruction aura gagné son procès contre l’apathie générale des classes qui devraient l’embrasser comme un bienfait, des maisons d’école s’élèveront dans toutes les communes : elles y mettront le même empressement et le même amour-propre qu’à posséder une église : mais les temps ne paraissent pas encore arrivés.

Il appartenait à un gouvernement prévoyant et éclairé de les hâter, de les devancer même. Quand la société n’aurait pas fait ce présent au peuple pour adoucir son sort, pour améliorer ses habitudes, et pour cultiver ses mœurs, elle aurait dû le faire dans un but de prudence pour sa propre sécurité. Il n’était pas difficile de prévoir