Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/306

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raient pas grand’chose au changement qui devait leur être avantageux.

Moselle ; arr. de Metz. — Pour le nombre des élèves indigents, il serait bon qu’une décision supérieure le limitât. Il y a des écoles où il s’élève au quart du nombre total, et c’est beaucoup trop.

Sarthe ; arr. du Mans, cant. de Montfort. — Il n’est pas jusqu’aux bienfaits du gouvernement que quelques communes ne fassent tourner au détriment des instituteurs. Je citerai la commune de Saint-Célerin, qui oblige l’instituteur à recevoir cinq élèves gratuitement, pour lui continuer le chétif traitement de 50 francs qu’elle lui accorde, et cela parce qu’il a reçu, à titre d’encouragement, une somme de 50 francs (de l’Université).

Vaucluse ; arr. et cant. d’Orange (est et ouest), comm. de Châteauneuf. — Le conseil municipal de cette commune a voté les 200 francs, conformément à la loi, mais il a diminué le taux de la rétribution mensuelle, et a désigné, comme indigents, des enfants dont les pères sont très-solvables. Par cette manœuvre artificieuse, la position financière de l’instituteur est demeurée dans un déplorable statu quo.

Hautes-Alpes ; arr. de Briançon, cant. d’Aiguilles, comm. d’Arvieu. — Les conseillers municipaux, au lieu de 3 centimes additionnels, en ont voté 4, ce qui leur donne un total de 220 francs. Ensuite, pour concilier l’intérêt des hameaux avec les obligations de la loi, ils ont imaginé de faire promettre à l’instituteur communal, d’abandonner annuellement 100 francs de cette somme à leurs instituteurs privés, et ont, en compensation, pris sur eux de le dispenser de ses fonctions durant l’été.

Gers ; arr. d’Auch. — Il y a même des communes dans lesquelles l’instituteur communal transige avec le conseil municipal qui s’engage à le présenter, à condition qu’il se logera lui-même et fournira une salle pour l’école.

Indre-et-Loire. — Simonie de quelques conseils municipaux. Quelques communes votent les fonds exigés pour l’instruction primaire, mais avec une arrière-pensée coupable, comme le maire d’une commune du canton de Bourgueil, qui me disait avec une franchise rustique : « La loi est bonne, elle est juste, elle est nécessaire, et nous voterons les fonds ; mais il entre dans nos convenances de traiter amiablement avec l’instituteur qui en sera fort aise ; et ces fonds, votés pour l’instruction primaire, un faux même ne me coûtera pas pour les employer aux routes. » Il est clair que tout l’embarras consistera, pour l’administration, dans un redoublement de vigilance pour la vérification de l’emploi des sommes portées au budget de chaque commune.