Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/354

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offert tous les résultats que l’on était en droit d’attendre pour ce temps. Dans le même intervalle, l’école des frères a présenté des améliorations sensibles.

Haute-Garonne ; arr. de Toulouse, cant. de Toulouse (nord). — Quoique fort épris du mode mutuel, qu’il a employé un des premiers à Toulouse, et qui a fait la réputation de son école, M. N.... ne se dissimule pas la faiblesse des résultats qu’il en obtient, parce qu’il a beaucoup de bon sens et de bonne foi. Lui ayant fait observer combien les élèves étaient peu avancés pour la partie théorique et raisonnée de la grammaire et du calcul, il me dit, presque confidentiellement, ce qu’il n’avait encore osé dire à personne, qu’il soupçonnait que le mode mutuel était impuissant pour cette partie de l’enseignement. Je l’ai mis fort à son aise en lui apprenant qu’un grand nombre de bons esprits étaient aujourd’hui de cet avis, tout en reconnaissant tout ce qu’il y a de beau et de bon dans cet ingénieux procédé, d’après lequel un seul maître peut suffire à quatre cents élèves, qui auraient besoin d’apprendre à lire, écrire et chiffrer.

Indre-et-Loire. — La constitution du système mutuel est, si j’ose le dire, moins robuste que celle de tout autre enseignement. Dans l’enseignement individuel ou simultané, le maître peut dire : l’école, c’est moi : dans l’enseignement mutuel, le maître doit dire : l’école, c’est moi et mon moniteur général, et chacun de mes seize moniteurs de classes multipliés par le nombre de facultés qui s’enseignent dans l’école. Qu’un de ces rouages vienne à manquer, une partie de la machine va mal. Même à Paris, où l’instituteur agit sur une masse si considérable que le choix lui devient bien plus facile, les moniteurs deviennent souvent un grand embarras. Ou bien ils sont retenus à la maison par quelque circonstance ; vite, il faut créer un moniteur supplémentaire : c’est la doublure de l’autre ; le banc ne sera pas si bien corrigé aujourd’hui. Ou bien les familles se plaignent que leurs enfants, employés comme moniteurs, sont sacrifiés à l’instruction des élèves moins avancés, et les retirent de bonne heure.

Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. de Nogent. — Les écoles d’enseignement mutuel que j’ai visitées, ne répondent pas généralement à l’attente des parents, par la faute des maîtres.

Oise ; arr. de Beauvais, cant. de Chaumont. — Il existe, dans le canton, deux écoles d’enseignement mutuel, qui sont tenues si négligemment, que les communes se dégoûtent de ce mode d’enseignement.

Seine-Inférieure ; arr. de Dieppe, cant. d’Eu. — … Le comité et le conseil municipal croyaient de bonne foi avoir un enseignement mutuel : c’était la condition qu’avait imposée le conseil. Le maître avait, disait-il, été à Paris pour se faire recevoir maître de cet enseignement. Bref, le comité cantonnai avait lui-même vu opérer le maître, et s’était