Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/37

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l’instruction primaire, a passé, comme le reste, par les diverses phases de toutes nos autres fantaisies, depuis l’exaltation jusqu’à l’indifférence. Dieu nous garde de réunir ici des preuves nombreuses qui pourraient sembler une atteinte portée à la considération de ces corps respectables ! Loin de prendre plaisir à énumérer les mauvais résultats qui naissent quelquefois de leur apathie, nous aimerions mieux, si nous en avions le loisir, recommander à la reconnaissance nationale le grand nombre de ceux qui se dévouent avec un zèle infatigable à leurs utiles et laborieuses fonctions (63). Mais nous devons à la vérité de proclamer la nécessité de la mesure adoptée par M. le Ministre de l’instruction publique. En créant, dans chaque département, un inspecteur particulier, affecté au service de l’instruction primaire, il a donné aux comités un auxiliaire nécessaire qui saura seconder, entretenir, réchauffer leur zèle. Alors, sans doute, les instituteurs ne se plaindront plus de voir avorter toutes leurs demandes entre les mains des comités (64), ni leur patience mise à bout, sans profit pour l’école, par des essais continuels, et par l’activité empirique de quelques membres inexpérimentés (65). On ne verra plus des comités déjà depuis long-temps institués sans s’être jamais réunis (66), ou sans avoir inspecté les écoles qui leur étaient confiées (67).

Parmi les personnes influentes par leur position, dont les avis peuvent hâter ou retarder la marche de l’instruction dans les campagnes, il faut compter d’abord les curés et desservants de paroisse, qu’on paraît, en général, soupçonner de sentiments hostiles à la nouvelle loi. Loin de chercher à éluder une question si importante, nous consacrerons au clergé, dans ses rapports avec l’instruction primaire, un chapitre particulier, et nous y renvoyons nos lecteurs pour apprécier avec exactitude l’influence