Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/375

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familles va jusqu’à prescrire la lecture flamande en seul caractère gothique. Très-peu de calcul avant la première communion.

Oise ; arr. de Beauvais. — ...... Dans une école suivie en hiver par soixante, soixante-dix ou quatre-vingts élèves, même plus, si tous les enfants ne lisent pas deux fois dans une classe, l’instituteur reçoit des plaintes des parents, qui souvent, le menacent de ne plus envoyer leurs enfants à son école. Qu’en résulte-t-il ? C’est que le maître ne peut pas donner beaucoup de temps, surtout dans les écoles nombreuses, à l’étude de la grammaire française, à l’arithmétique, et qu’il est obligé de négliger ses élèves les plus avancés pour s’occuper des commençants, qui forment à peu près les deux tiers de sa classe.

Haut-Rhin ; arr. et cant. d’Altkirch. — Franken. L’instituteur, ayant puni un enfant à l’église, sans le frapper (à ce qu’il dit ainsi que le maire), a été lui-même tellement battu par les parents, qu’il est resté trois semaines malade, et qu’il n’est pas encore entièrement remis : quoique cet événement date de Pâques (L’inspection s’est faite au mois d’octobre). L’instituteur n’a pas osé poursuivre de crainte de s’attirer l’inimitié de la commune.

Haut-Rhin ; arr. d’Artkirch. — Les parents s’opposent à ce que leurs enfants apprennent le français. Ils résistent à toute espèce d’innovation ; ils croient que leurs enfants n’apprendront rien, s’ils n’apprennent d’après la méthode qu’autrefois on a suivie avec eux-mêmes. Dans beaucoup de communes rurales les instituteurs n’ont pu réussir à substituer à l’épellation la méthode phonique, dont la supériorité est cependant bien reconnue, parce que les parents ne conçoivent pas qu’on puisse apprendre à lire sans savoir épeler, et qu’ils menacent de retirer leurs enfants de l’école si l’on y emploie la nouvelle méthode. Dans un village du canton de Huningue, les pères de famille se sont opposés à l’introduction de l’enseignement mutuel, par le motif qu’ils paient pour que leurs enfants soient assis. Dans une autre commune du même canton, où autrefois les enfants apprenaient à lire dans des manuscrits qui leur étaient prêtés par les moines d’un couvent voisin, les parents s’opposent encore aujourd’hui à ce que les exercices de lecture se fassent dans des livres imprimés, et l’instituteur, pour les satisfaire, est obligé de faire venir d’Allemagne des livres imprimés en caractères imitant les manuscrits.

Saône-et-Loire ; arr. de Louhans. — Un autre obstacle aux progrès de l’instruction, c’est le préjugé qui arme les populations ignorantes contre toutes les innovations en matière d’enseignement. Il est des parents qui aiment mieux condamner leurs enfants à l’ignorance la plus complète, et les retenir chez eux que de consentir à ce qu’on leur apprenne à lire par les méthodes sans épellation.

Seine ; comm. de Clichy-la-Garenne. — Ce qui contribue à faire