Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/378

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questions, font faire des progrès à leurs élèves. Les autres instituteurs se contentent de mettre un Ancien Testament entre les mains des enfants, dès qu’ils ont terminé l’Abécédaire. Les enfants ne retirent aucun, ou presque aucun fruit de cette lecture. À l’époque de la première communion, les Évangiles du dimanche viennent quelquefois s’ajouter à l’Ancien Testament.

Le dogme regarde particulièrement le curé ; les instituteurs n’ont à se charger que de la lettre. Ils font réciter le catéchisme, mais cette récitation offre des résultats peu satisfaisants, parce que les enfants lisent mal, apprennent par conséquent difficilement, et que, d’ailleurs, la mémoire n’est cultivée dans aucune école. La partie morale de l’instruction religieuse est résumée dans les commandements de Dieu, que les enfants récitent avec les prières dont le catéchisme renferme le développement, et sur lesquelles le curé ajoute des explications à l’époque de la première communion. L’office de l’instituteur est de faire réciter les commandements et les développements du catéchisme ; c’est là toute l’éducation morale. Que les instituteurs regardent la morale comme la leçon de tous les instants, qu’ils fécondent les lectures par des réflexions, et fixent, sur les passages remarquables, l’attention de leurs élèves ; qu’ils profitent de toutes les occasions pour développer en eux le sentiment du devoir et leur apprendre ce qu’ils doivent à Dieu et à leurs semblables ; c’est ce qui n’a pas lieu, autant que j’ai pu en juger.

Loir-et-Cher ; arr. de Vendôme, cant. de Vendôme. — La lecture, l’écriture, et un peu de calcul avec le catéchisme, voilà les matières de l’enseignement dans la majeure partie des écoles de cet arrondissement. La lecture de la Vie de Jésus, et de l’Ancien et du Nouveau Testament, sans le moindre résumé, sans la moindre interrogation faite à l’enfant, ne paraissent pas constituer, aux yeux de l’inspecteur, une instruction réelle ; et c’est cependant à la lecture des ouvrages cités et de quelques autres analogues que se réduit l’enseignement ; aussi, toutes les fois que l’inspecteur a voulu adresser quelque question élémentaire sur l’histoire sainte, il n’a presque jamais obtenu de réponse.

L’inspecteur a souvent rencontré la grammaire entre les mains des enfants, mais ce livre ne servait, le plus ordinairement, que pour la lecture.

Manche ; arr. de Coutances, cant. de Gavray et de Cérisy-la-Salle. — L’instruction morale et religieuse y est concentrée uniquement dans le catéchisme du diocèse ; point d’histoire sainte.

Puy-de-Dôme ; arr. et cant. de Thiers. — L’instruction morale et religieuse est plus soignée dans les campagnes que dans les villes.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Perpignan. — L’instruction religieuse qui devrait comprendre l’histoire sainte, se borne souvent à la lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament et à la récitation du