Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/381

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Meurthe ; arr. de Toul, cant. de Domèvre. — Dans les écoles où se pratique la Citolégie de M. Dupont, les élèves se dépouillent, en lisant, du vice d’accent de leur localité, tandis que partout où cette méthode n’est pas pratiquée, les enfants conservent les défauts de la prononciation de leur village.

Nord ; arr. d’Avesnes, cant. de Trélon. — Plusieurs communes ont un enseignement de lecture simultané, importé de Belgique, qui s’applique par le moyen d’une machine typographique ou composteur, et de tableaux, lesquels ne sont en harmonie, ni avec le système actuellement adopté en France, ni avec les alphabets envoyés par le Gouvernement, comme échantillons. Et cependant, partout on réclame l’uniformité de livres et de méthodes.

Aveyron ; arr. de Millau. — La routine et toujours la routine. Pas de principe de lecture, pas d’écriture.

Côte-d’Or, arr. de Dijon, cant. de Sombernon. — À l’exception de MM. Charlut de Saint-Jean-de-Bœuf et de Poirotte de Giffry-sur-Ouche, tous les instituteurs de ce canton ignorent l’art d’appliquer les méthodes nouvelles de lecture et même l’existence de ces méthodes : ils sont également arriérés sur une foule d’autres points.

Hautes-Alpes ; arr. de Briancon, cant. d’Argentine. — D’un autre côté, si les parents sentent qu’ils doivent soutenir le maître à l’égard de leurs enfants, ils ne lui permettent guère d’innover ; de là vient que la méthode individuelle subsiste encore dans diverses localités ; de là, encore, l’obligation imposée aux maîtres d’enseigner à lire en latin avant le français, l’une des principales causes du retard dans les progrès de l’enfance.

Aube ; arr. de Bar-sur-Seine. — Les élèves apprennent partout à lire le latin avant le français ; c’est une barbarie consacrée par l’usage ; j’ai fait promettre d’abandonner cette funeste habitude ; les enfants ne savent lire qu’en trois ou quatre ans au plus tôt.

Côte-d’or ; arr. de Beaune. — Lecture en latin précédant la lecture en français. En général, les maîtres s’inquiètent peu que les enfants attachent des idées aux mots, du sens aux phrases : Ils permettent trop facilement l’importation de livres au-dessus de la portée de jeunes intelligences. Leur mode d’enseignement trahit leur incapacité, leur fatigue ou leur mollesse. Sans attendre que les enfants soient embarrassés, sans les laisser chercher par eux-mêmes, ils leur disent les syllabes,