Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/383

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Côte-d’Or ; arr. de Beaune. — Prononciation défectueuse ; espèce de nazillement sourd et monotone, oubli des consonnances et des points de repos.

Hérault ; arr. de Béziers, tant. de Servian. — La prononciation des maîtres est détestable, dans ce canton, comme généralement dans tous les cantons de l’arrondissement.

Indre-et-Loire. — Une considération importante, qui doit faire espérer que l’instruction primaire trouvera quelque facilité à se répandre dans le département, c’est que, non seulement il n’y existe point de patois, mais que la langue commune, celle des paysans mêmes, ne manque ni de pureté ni d’élégance. L’observateur instruit trouve souvent bien du charme dans la naïveté des tours de la langue de Rabelais ; et le petit nombre de mots que le peuple lui-même commence à trouver barbares : part, pour enfants (partus), tollir, pour enlever (tollere), pindariser, pour faire le beau parleur, font aisément reconnaître que la Touraine a long-temps été la capitale de la langue française. La cour a passé là. L’étude de la langue offrira donc peu de difficultés aux enfants, et nous inviterons seulement l’instituteur à réformer un petit nombre de tournures, telles que celle-ci : je voudrais qu’il ferait beau ; quelques vices de prononciation que je vais énumérer :

1o Les é fermés sont généralement prononcés ouverts : péché se prononce pèchè.

2o Beaucoup de monosyllabes, tels que deux, trois, subissent, dans la prononciation, une espèce de trille qui leur donne le son de deux ll mouillés ; on prononce pour deux, trois, deûill, trôill.

3o Les terminaisons en ain se prononcent trop avec le son de gne : la main...... la maingne.

4o Le son des deux ll dénature presque toujours aussi les terminaisons féminines en ée : année se prononce anneille.

5o Non seulement le t final se fait sentir dans les mots où nous ne le prononçons pas d’ordinaire ; mais il se fait entendre, même dans plusieurs mots où il n’existe pas : la nuit, il prit, ici, se prononcent : la nuite, il prite, icite.

6o Les ô longs se prononcent trop bref : trône se prononce trone.

7o Enfin, la distinction du cas où l’r de l’infinitif, dans les verbes de la première conjugaison, doit sonner ou rester muet, est généralement méconnue dans les écoles.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande. — La lecture est, en général, mauvaise ; les é fermés se prononcent comme les è ouverts, et réciproquement. L’écriture de beaucoup d’instituteurs est belle ; il y a même des progrès pour cette partie.

Manche ; arr. de Saint-Lô, cant. de Montebourg et de Quettehou. — Une grande partie des hommes de cette contrée sont gros-