Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/415

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Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. de Suzennecourt. — Il est à souhaiter qu’on procure aux écoles primaires de petits livres écrits en français, où les enfants puissent apprendre ce qu’ils doivent à Dieu, à leurs parents, à leur pays ; des livres dont la lecture ou l’étude leur inspire l’amour de leur état, le respect des propriétés, et le noble orgueil de porter le nom français.

Drôme, arr. de Montélimart, cant. de Grignan. — Les instituteurs, abandonnés à eux-mêmes, ne savent quels auteurs suivre, ni par quels moyens se les procurer. Les libraires des villes voisines leur vendent les livres à un prix très-élevé.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande. — Je vais proposer un moyen qui pourra paraître étrange au premier coup-d’œil, parce qu’il semble porter atteinte à la liberté du commerce de la librairie, mais que je crois indispensable pour atteindre un résultat utile et général : c’est fournir gratuitement, comme on le fait déjà, mais aux élèves gratuits seulement, les livres élémentaires, et d’établir, dans chaque commune pourvue d’école, pour les élèves payants, un dépôt de ces livres, à un prix extrêmement modéré ; ils seraient livrés par le maire à l’instituteur, qui en remettrait le prix au maire ou au percepteur, lorsqu’il aurait vendu la quantité qui lui aurait été confiée. Ce monopole serait très-utile ; les éditions sortant des presses du gouvernement seraient exactes, et l’instruction primaire ne serait plus encombrée de ces éditions incorrectes, imprimées sur de fort mauvais papier, qui pullulent surtout dans nos départements méridionaux.

Manche ; arr. de Saint-Lô. — Le mieux serait de former un dépôt de ces livres dans chaque chef-lieu d’arrondissement ou de canton, et de l’indiquer aux instituteurs ; car, à la campagne, on ne sait pas même où l’on doit acheter des livres.

Haute-Marne ; arr. de Chaumont. — Le manque d’uniformité, dans les livres, tient souvent à l’ignorance et à l’intérêt mal entendu des parents. Ne serait-il pas possible que le gouvernement, qui a fait imprimer beaucoup d’ouvrages pour les écoles, établît dans chaque chef-lieu d’arrondissement, un dépôt des objets et livres qui leur sont convenables ; que la personne, tenant état de ce dépôt, en créât d’autres dans le canton. Alors, les instituteurs placeraient, à un prix fixé, les livres et autres objets ; et, comme ils feraient bon marché, les parents pourraient, ainsi que les communes, en pourvoir les écoles et les enfants. On pourrait en mettre quelques exemplaires à la disposition des comités de commune pour les enfants indigents. S’il existait de ces dépôts, nos communes, qui manquent toutes de manuscrits, en seraient pourvues avant trois semaines.