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CHAPITRE III.

DES INSTITUTEURS.

La loi exige qu’on enseigne dans les écoles élémentaires « l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures : » par conséquent, la loi suppose que les instituteurs savent tout cela : la loi leur a fait infiniment trop d’honneur, aussi verrons-nous plus tard à quel état sont réduites ces diverses branches de l’enseignement élémentaire.

Nous sommes loin de blâmer les exigences de la loi : dans les connaissances qu’elle demande, il n’y a pas de luxe : c’est le strict nécessaire, le pain quotidien de la première éducation : nous disons seulement que les maîtres trouvés en possession des écoles, n’avaient pas même acquis la plupart ce degré d’instruction si modeste (197). Je crois qu’ils savaient tous lire, bien ou mal (198), avec un accent plus ou moins vicieux, des liaisons de consonnes et de voyelles plus ou moins légitimes : je me suis assuré qu’ils ne savaient pas tous écrire, et que, parmi ceux qui se vantaient de posséder ce talent, il y avait bien des demi-savants qui n’étaient pas capables de corriger leurs élèves (199). Beaucoup pratiquaient le