Page:Lorain - Tableau de l’instruction primaire en France.djvu/92

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dinairement jeunes, étrangers au pays, et que leur séjour dans les ménages devient l’occasion de bien des scandales (261).

C’est pour éviter sans doute de pareils dangers, que nous voyons ailleurs des pères de famille prendre chez eux des jeunes gens sortis du séminaire, pour élever leur nombreuse postérité. On leur fait un traitement de 100 francs par an, moyennant quoi, ils sont sur le pied d’instituteurs particuliers, d’amis de la maison, et fauchent les foins au besoin (262).

Nous avons donc beaucoup à faire pour régénérer le corps des instituteurs, et, peut-être avec la modicité des émoluments comparée aux notions que les commissions d’examen doivent exiger pour la collation du brevet, n’est-il pas facile de prédire quand le vœu de la loi sera définitivement rempli.

Déjà, cependant, quelques localités, en France, sont citées dans les rapports comme pourvues d’instituteurs qui donnent des espérances (263). Sur d’autres points, pénétrés de la nécessité de perfectionner leurs études, et stimulés par la loi (264), les instituteurs se sont réunis par arrondissement ou par canton, pour y traiter en commun des questions utiles à leur profession. Je cite surtout ces réunions, connues sous le nom de conférences, comme une preuve de leur zèle, sans rien en préjuger pour le succès. À moins qu’elles ne soient suivies avec assiduité, dirigées par une main prudente, limitées aux matières de l’instruction primaire, et surveillées avec grand soin par les comités et les inspecteurs spéciaux, il y a bien à craindre qu’elles ne dégénèrent souvent en assemblées tumultueuses, qu’elles ne se détournent de leur but primitif, qu’elles ne s’ouvrent et ne se terminent dans les cafés ou les cabarets (265).

Il ne faut pas, cependant, en désespérer trop tôt ; les résultats utiles, que déjà plusieurs administrateurs re-