Page:Loth - Mabinogion, tome 1.djvu/300

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manger. Le lendemain ils revinrent à la cour et dirent : « Ne nous lance plus de traits désormais ; il n’en est résulté pour toi que blessures, fâcheuses affaires, tortures ; il t’arrivera pis encore, si tu y tiens. Donne-nous ta fille, sinon tu mourras à cause d’elle. » ― « Où est-il celui qui demande ma fille ? Viens ici que je fasse ta connaissance. » On fit asseoir Kulhwch sur un siège face à face avec lui. « Est-ce toi, dit Yspaddaden Penkawr, qui demande ma fille ? » ― « C’est moi, répondit Kulhwch. » ― « Donne-moi ta parole que tu ne feras rien qui ne soit légal. Quand j’aurai eu tout ce que je t’indiquerai, tu auras ma fille. » ― « Volontiers ; indique ce que tu désires. » ― « C’est ce que je vais faire : vois-tu cette vaste colline là-bas ? » ― « Je la vois. » ― « Je veux que toutes les racines en soient arrachées et brûlées à la surface du sol de façon à servir d’engrais, qu’elle soit charruée et ensemencée en un jour, et qu’en un seul jour aussi le grain en soit mûr. Du froment, je veux avoir de la nourriture et une liqueur faite, pour le festin de tes noces avec ma fille. Que tout cela soit fait en un jour. » ― « J’y arriverai facilement quoique tu le croies difficile. » ― « Si tu y arrives, il y a une chose à laquelle tu n’arriveras pas. Il n’y a d’autre laboureur à pouvoir labourer et mettre en état cette terre qu’Amaethon <ref> Amaethon est le moins célèbre des enfants de Don. Ce qui