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quartier tranquille les Turcs que leurs affaires avaient appelés dans les centres populeux de Constantinople, à Galata ou au grand bazar.

On commençait à me connaître à Eyoub, et à dire :

— Bonsoir, Arif ; qu’attendez-vous donc ainsi ?

On savait bien que je ne pouvais pas m’appeler Arif, et que j’étais un chrétien venu d’Occident ; mais ma fantaisie orientale ne portait plus ombrage à personne, et on me donnait quand même ce nom que j’avais choisi.


II


Portia ! flambeau du ciel ! Portia ! ta main, c’est moi !
(Alfred de Musset, Portia.)


Le soleil était couché depuis deux heures quand un dernier caïque s’avança seul, parti d’Azar-Kapou ; Samuel était aux avirons ; une femme voilée était assise à l’arrière sur des coussins. Je vis que c’était elle.