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XLII

Une certaine après-midi de janvier, le ciel sur Constantinople était uniformément sombre ; un vent froid chassait une fine pluie d’hiver, et le jour était pâle comme un jour britannique.

Je suivais à cheval une longue et large route, bordée d’interminables murailles de trente pieds de haut, droites, polies, inaccessibles comme des murailles de prison.

En un point de cette route, un pont voûté en marbre gris passait en l’air ; il était supporté par des colonnes de marbre curieusement sculptées, et servait de communication entre la partie droite et la partie gauche de ces constructions tristes.

Ces murailles étaient celles du sérail de Tchéraghan. D’un côté étaient les jardins, de l’autre le palais et les kiosques, et ce pont de marbre permettait aux belles sultanes de passer des uns aux autres sans être aperçues du dehors.

Trois portes s’ouvraient seulement à de longs intervalles dans ces remparts du palais, trois portes