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III

LES PRÉPARATIFS DE LA LAGUNE

Après une demi-heure encore de course, à travers une région de plus en plus basse et coupée de marécages, le cercle tout bleu de l’Adriatique se dessine à l’horizon, nous arrivons à une petite ville des lagunes, sorte de Venise en miniature, bâtie presque dans l’eau. Elle était naguère, pour les Hongrois surtout, une ville de bains, où venaient résider pendant l’été au moins trente mille étrangers. Au premier abord, elle a conservé à peu près son aspect d’accueillante gaieté, avec ses jardins de pays tiède, où des dracénas se balancent au bout de leurs longues tiges, ou des lauriers-roses, tout roses de fleurs, sont grands comme des arbres. Mais