Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Depuis longtemps j’avais lu Gœthe et Schopenhauer, et chez eux j’avais trouvé ces deux perles que j’ai déjà citées, mais que l’on ne saurait trop admirer : « En prévision de ma mort, je confesse que je méprise la race allemande pour sa bêtise infinie, et que je rougis de lui appartenir. » (Schopenhauer.) L’Allemand est né cruel, la civilisation le rendra féroce. » (Gœthe.)

Oh ! quel prophète admirable il aura été, celui-là, n’est-ce pas !

Oui, je les avais lus tous deux, et quelques autres aussi. Mais une insurmontable répulsion me retenait toujours d’aborder Nietzsche, une de leurs plus grandes gloires, ce Nietzsche dont ils sont si fiers ; je m’ima-

    préservatrice, qu’il appelait T. X. et qui provenait des réactions de l’organisme et notamment des globules blancs.

    Quelques jours plus tard, le docteur Behring envoya du T. C, à notre Institut Pasteur, où il fut expérimenté avec soin et avec science, sur des bovidés sains et sur des cobayes sains, qui devinrent aussitôt tuberculeux et dont les ganglions donnèrent des bacilles vivants !…

    Devant de tels résultats, l’Institut Pasteur arrêta ses expériences naturellement, mais, par excès de courtoisie, on y garda le silence sur cette mystification.