Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/209

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Pascal, Molière, Corneille, Racine, cela ne m’empêche nullement de trouver aussi un très grand charme dans la compagnie des tout derniers venus d’entre les Français. Je préfère même, entre nous soit dit, cette génération à celle de ses maîtres, qui avaient été corrompus par la philosophie allemande. Partout où atteint l’Allemagne, elle atteint la culture. Ce n’est vraiment que depuis la guerre de 1870 que, par dégoût de l’Allemagne, l’esprit a été libéré en France. »

Ailleurs, il en vient à parler de Wagner, l’incomparable Wagner devant lequel je m’incline très bas, mais à la manière de mon maître et ami Saint-Saëns, avec des restrictions. Si le plus souvent mon admiration pour lui s’élève jusqu’à l’extase, parfois aussi il me cause, comme à Saint-Saëns, un énervement voisin de la colère : c’est quand il ne se comprend plus lui-même, quand son infatuation germanique lui fait prendre pour illuminée et digne de passer à la postérité n’importe quelle suite incohérente de sons que, à des minutes de fatigue, il a cru entendre glapir au fond de son trop énorme cerveau de dégénéré. Quand même, sans méconnaître