Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
267
SON PLUS RECENT BAFOUILLAGE

Or, ce sont les enfants de l’Allemagne, l’élite physique de l’Allemagne, tous ces petits tertres ; c’est la fine fleur de ses guerriers, ce sont les soldats que l’envahisseur, pour les rendre invisibles, avait habillés, les uns de gris verdâtre, les autres de vert feuille ; ils gisent ici, des milliers et des milliers, sacrifiés comme simple troupeau d’abattoir par le « prince de la paix » et par son dégénéré de fils au masque fuyant de singe lémurien…

Après ces monticules, d’une trompeuse couleur de terre et d’herbe, dans un rayon de plusieurs kilomètres encore, en continuant de s’éloigner du Grand Quartier Général ou le Monstre trône en sécurité, tout a été bouleversé, bien entendu, par les tirs « préparatoires » ; en cinq ou six jours, les obus avant-coureurs, toujours plus énormes et plus foudroyants, ont mis la désolation presque au point, comme dans nos autres provinces depuis plus longtemps sous la hotte. Oh ! les atroces dernières nuits qu’ils auront connues ici, nos martyrs français, surpris cette fois comme nous tous par la brutalité sournoise de l’agression, mais obs-