Page:Loti - La Mort de Philae, 1909.djvu/21

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Une nuit trop limpide, et de couleur inconnue à nos climats, dans un lieu d’aspect chimérique où le mystère plane. La lune, d’un argent qui brille trop et qui éblouit, éclaire un monde qui sans doute n’est plus le nôtre, car il ne ressemble à rien de ce que l’on a pu voir ailleurs sur terre ; un monde où tout est uniformément rose sous les étoiles de minuit et où se dressent, dans une immobilité spectrale, des symboles géants. Est-ce une colline de sable qui monte devant nous ? On ne sait, car cela n’a pour ainsi dire pas de contours ; plutôt cela donne l’impression d’une grande nuée rose, d’une grande vague