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XXVII


Plus joyeuses sont les musiques du matin : les coqs qui chantent ; les panneaux de bois qui s’ouvrent dans le voisinage ; ou le cri bizarre de quelque petit marchand de fruits, parcourant dès l’aube notre haut faubourg. Et les cigales ayant l’air de chanter plus fort, à cette fête de la lumière revenue.

Surtout, il y a la longue prière de madame Prune qui, d’en bas, nous arrive à travers le plancher, monotone comme une chanson de somnambule, régulière et berçante comme un bruit de fontaine. Cela dure trois quarts d’heure pour le moins ; sur des notes hautes, rapides, nasillardes, cela se psal-