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MADAME CHRYSANTHÈME

J’accorde cela de tout mon cœur ; qu’elle s’en aille, cette mousmé ! Oyouki préviendra ses parents, qui fermeront notre chambre ; nous passerons la soirée à courir à notre fantaisie, Yves et moi, sans traîner aucune mousmé à nos trousses, et, après, nous rentrerons nous coucher chez nous, sur la Triomphante, sans avoir la peine de grimper là-haut.


Nous essayons d’abord d’aller dîner tous deux dans quelque maison de thé élégante. — Impossible, il n’y a de place nulle part ; tous les appartements de papier, tous les compartiments à trucs et à glissières, tous les recoins de jardinets, sont remplis de Japonais et de Japonaises mangeant d’incroyables petites choses ; beaucoup de jeunes dandies en partie fine ; de la musique en cabinet particulier, des danseuses.

C’est qu’aujourd’hui est le troisième et dernier jour de ce grand pèlerinage au temple de la Tortue Sauteuse dont nous avons vu le début avant-hier, — et alors tout Nagasaki s’amuse.

À la maison de thé des Papillons indescriptibles, qui est aussi bondée, mais où nous sommes avan-