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MADAME CHRYSANTÈME

mant, au clair de lune, après les entreprises galantes ou les longues rêveries solitaires au faîte des murs.

J’avais cru devoir en avertir Yves la première fois qu’il voulut boire de cette eau-là.

— Oh ! répondit-il, étonné, des chats vous dites ! est-ce que c’est sale, ça ?

Sur ce point, nous sommes d’accord avec lui, Chrysanthème et moi ; nous trouvons que les chats ne sont pas des bêtes à babines malpropres, et il nous est indifférent de boire après eux.

Pour Yves, Chrysanthème non plus, « ça n’est pas sale », et il boit volontiers dans sa petite tasse après elle, la classant, sous le rapport des babines, dans la catégorie des chats.


Eh bien ! ces cuves en porcelaine sont un des grands soucis quotidiens de notre ménage : jamais d’eau là dedans, le soir, quand nous rentrons de la promenade, après cette montée qui nous a donné soif et après ces gaufres de madame L’Heure que nous avons mangées en manière de passe-temps tout le long de la route. Impossible d’obtenir que madame Prune ou mademoiselle Oyouki, ou leur