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LIII


Dès mon entrée en ville, au tournant de la grand’rue, je fais la rencontre heureuse de 415, mon parent pauvre. Précisément j’avais besoin d’un djin rapide, et je monte dans sa voiture ; ce sera du reste un adoucissement pour moi, à l’heure du départ, de faire ainsi mes dernières courses en compagnie d’un membre de ma famille.

N’ayant pas l’habitude de circuler à ces heures de sieste, je n’avais pas encore vu les rues de cette ville aussi accablées de soleil, aussi désertes, dans ce silence et cet éclat mornes qui rappellent les pays chauds. Devant toutes les boutiques pendent des tendelets blancs, ornés par places