Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/198

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VII


Gaud, qui venait pour s’informer, la trouva le soir ainsi, toute décoiffée, laissant pendre les bras, la tête contre la pierre, avec une grimace et un hi hi hi ! plaintif de petit enfant ; elle ne pouvait presque pas pleurer : les trop vieilles grand’mères n’ont plus de larmes dans leurs yeux taris.

— Mon petit-fils qui est mort !

Et elle lui jeta sur les genoux les lettres, les papiers, la médaille.

Gaud parcourut d’un coup d’œil, vit que c’était bien vrai, et se mit à genoux pour prier.

Elles restèrent là ensemble, presque muettes, les deux femmes, tant que dura ce crépuscule de juin — qui est très long en Bretagne et qui là-bas, en Islande, ne finit plus. Dans la cheminée, le