Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/277

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V


Un soir de pluie, ils étaient assis près l’un de l’autre dans la cheminée, et leur grand’mère Yvonne dormait en face d’eux. La flamme qui dansait dans les branchages du foyer faisait promener au plafond noir leurs ombres agrandies.

Ils se parlaient bien bas, comme font tous les amoureux. Mais il y avait, ce soir-là, de longs silences embarrassés, dans leur causerie. Lui surtout ne disait presque rien, et baissait la tête avec un demi-sourire, cherchant à se dérober aux regards de Gaud.

C’est qu’elle l’avait pressé de questions, toute la soirée, sur ce mystère qu’il n’y avait pas moyen de lui faire dire, et cette fois il se voyait pris : elle était trop fine et trop décidée à savoir ; aucun