Page:Loti - Pêcheur d Islande.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VI


. . . . . . . . . . . . . . . . .

Environ un mois plus tard. — En juin.


Autour de l’Islande, il fait cette sorte de temps rare que les matelots appellent le calme blanc ; c’est-à-dire que rien ne bougeait dans l’air, comme si toutes les brises étaient épuisées, finies.

Le ciel s’était couvert d’un grand voile blanchâtre, qui s’assombrissait par le bas, vers l’horizon, passait au gris plombés, aux nuances ternes de l’étain. Et là-dessous, les eaux inertes jetaient un éclat pâle, qui fatiguait les yeux et qui donnait froid.

Cette fois-là, c’étaient des moires, rien que des moires changeantes qui jouaient sur la mer ; des