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XLV


Comme devoirs de vacances on m’avait simplement imposé de lire Télémaque (mon éducation, on le voit, avait des côtés un peu surannés). C’était dans une petite édition du xviiie siècle, en plusieurs volumes. Et, par extraordinaire, cela ne m’ennuyait pas trop ; je voyais assez nettement la Grèce, la blancheur de ses marbres sous son ciel pur, et mon esprit s’ouvrait à une conception de l’antiquité qui était bien plus païenne sans doute que celle de Fénelon : Calypso et ses nymphes me charmaient…

Pour lire, je m’isolais des petits Peyral quelques instants chaque jour, dans deux endroits de prédilection : le jardin de mon oncle et son grenier.

Sous la haute toiture Louis XIII, dans toute la longueur de la maison, s’étendait ce grenier im-