Page:Loti - Roman d’un enfant, éd. 1895.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LXI


Le printemps ! le printemps !

Sur les murs de ma cour, les rosiers blancs étaient fleuris, les jasmins étaient fleuris, les chèvrefeuilles retombaient en longues guirlandes, délicieusement odorantes.

Je recommençais à vivre là du matin au soir, dans l’intimité des plantes et des vieilles pierres, écoutant le jet d’eau bruire à l’ombre du grand prunier, examinant les graminées et les mousses des bois égarées sur les bords de mon bassin, et, du côté ardent, où donnait tout le jour le soleil, comptant les boutons des cactus