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VII


Au printemps, à la toute fraîche splendeur de mai, sur un chemin solitaire appelé : la route des Fontaines…

(J’ai cherché à mettre à peu près par ordre de date ces souvenirs ; je pense que je pouvais avoir cinq ans lorsque ceci se passait.)

Donc, assez grand déjà pour me promener avec mon père et ma sœur, j’étais là, un matin de rosée, extasié de voir tout devenu si vert, de voir si promptement les feuilles élargies, les buissons touffus ; sur les bords du chemin, les herbes montées toutes ensemble, comme un immense bouquet sorti en même temps de toute la terre, étaient fleuries d’un délicieux mélange de géraniums roses et de véroniques bleues ; et j’en ramassais, j’en ramassais de ces