Page:Louÿs - Les Chansons de Bilitis, 1898.djvu/238

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« Holà ! par les deux déesses, qui est l’insolent qui a mis le pied sur ma robe ? — C’est un amoureux. — C’est un sot. — J’ai été maladroit, pardonne-moi.

— L’imbécile ! ma robe jaune est toute déchirée par derrière, et si je marche ainsi dans la rue, on va me prendre pour une fille pauvre qui sert la Kypris inverse.

— Ne t’arrêteras-tu pas ? —Je crois qu’il me parle encore ! — Me quitteras-tu ainsi fâchée ?… Tu ne réponds pas ? Hélas ! je n’ose plus parler.

— Il faut bien que je rentre chez moi pour changer de robe. — Et je ne puis te suivre ? — Qui est ton père ? — C’est le riche armateur Nikias. — Tu as de beaux yeux, je te pardonne. »