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calme, j’ai fini de jouir. Mais maintenant que tu sais mes goûts, je te les répète. Traite-moi de salope, de vache et de garce. Dis que je me fais enculer comme une fille de bordel, comme une bohémienne derrière sa roulotte. Appelle-moi putain, allons ? Dis putain, putain, putain. Quel homme entêté ! il ne dira rien ! »

Toujours souriante, et pour me défier par une taquinerie impatiente, elle insista :

« Et dans ma bouche ? dis-le, ce que tu feras dans ma putain de bouche. Tu peux le faire… J’en ai envie… Je voudrais être traitée comme ça par un homme que j’aime… et que tu m’en remplisses la bouche… Dis-le, ce que je te demande. Tu me… ? Tu me… ? Mais tu es une mule ! »

Je lui répondis simplement :

« Si tu continuais ton histoire ?

— Ah ! maintenant que tu sais tout sur mon caractère ! dit-elle en riant. Et puis flûte ! tant pis ! je me fous de moi. Je suis toute nue, je ne te cache rien. »


VII

« Où en étions-nous ? fit-elle. Je ne sais plus. Je me sens autrement que d’habitude. Qu’est-ce que tu m’as fait boire ?

— Mais rien.

— Tu dis rien ? quand j’ai bu ton foutre par