Page:Louis Bethléem - La littérature ennemie de la famille, Librairie Bloud & Gay, 1923.djvu/81

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retenir que l’enseignement de vérité, il est naturel, il est légitime, il est nécessaire que la société se défende et l’on conviendra que la nôtre n’abuse guère de ce devoir. »

Il semble moins évident, cependant, si on leur oppose certaines œuvres dans lesquelles la hardiesse des peintures, les libertés de langage et de ton et le caractère des milieux gardent une modération qui paraît aux uns excessive et qui présente, aux yeux des autres, de sérieux dangers.

Assurément, je ne prétends pas que tout écrivain se doit d’écrire uniquement des livres capables d’élever l’âme de ses lecteurs, et des livres destinés aux jeunes filles dont on coupe encore le pain en tartines. Car, le divertissement, comme le travail d’ascension et le devoir du perfectionnement, est, lui aussi, l’apanage de l’homme ; et d’autre part, les adultes très légitimement, n’ont pas accoutumé de prendre les mêmes nourritures que les enfants et les adolescents.

Les adultes cependant possèdent des droits, leurs droits au respect.

C’est ici que l’écrivain doit se souvenir que, si les limites entre la morale et la littérature sont difficiles