Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/282

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dable[1]. Ses camps principaux étaient situés entre l’enceinte de l’oppidum et un mur de grosses pierres, haut de six pieds, qui s’étendait à mi-côte.

Chaque jour, au lever du soleil, les chefs composant le conseil de Vercingetorix se rendaient auprès de lui pour faire leur rapport ou recevoir ses ordres. Chaque jour aussi, dans de légers engagements[2], il éprouvait le courage de sa cavalerie, entremêlée d’archers. Les Gaulois occupaient, comme poste avancé, par une garnison assez faible, la Roche-Blanche, qui, escarpée de trois côtés, offrait une position extrêmement forte ; César jugea qu’en s’emparant de cette colline il priverait presque entièrement de fourrage et d’eau les Gaulois, qui ne pourraient plus alors descendre à l’Auzon, le seul ruisseau considérable des environs. Il sortit du camp dans le silence de la nuit, chassa ce poste avant qu’il pût être secouru de la ville, s’empara de la position et y plaça deux légions. La Roche-Blanche devint son petit camp[3] ; il fut relié au grand par un double fossé de

  1. Vercingetorix, placé au centre d’une espèce de demi-cercle, pouvait bien être considéré, par César, comme entouré de ses nombreuses troupes (collocaverat copias circum se).
  2. Les combats de cavalerie ont eu lieu dans la plaine qui s’étend depuis la petite éminence appelée le Puy de Marmant jusqu’au marais de Sarlièves.
  3. Cette colline est certainement la Roche-Blanche, car elle est située vis-à-vis de l’oppidum (e regione oppidi) ; elle commence au pied même des pentes de la montagne de Gergovia (sub ipsis radicibus montis), est singulièrement fortifiée par la nature, et comme découpée de presque tous les côtés (egregie munitus atque ex omni parte circumcisus). Tant que les Gaulois l’occupèrent, ils purent se rendre à l’Auzon par le ravin de Merdogne pour s’y procurer l’eau et les fourrages ; mais dès qu’elle fut au pourvoir des Romains, les Gaulois se virent contraints de tirer leur eau des sources de la montagne de Gergovia et du petit ruisseau de l’Artières.

    Les fouilles exécutées en 1862 ont fait retrouver les deux camps. Les fossés du petit camp sont nettement dessinés dans un terrain calcaire. Ils affectent un tracé irrégulier reproduit sur la planche 22. La Roche-Blanche, qui présente à sa partie sud un escarpement presque à pic comme un mur, a perdu sur les côtés sa forme abrupte par des éboulements successifs, dont les derniers sont