Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/105

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rates qui se tenaient en cercle avec des sabres et des pistolets au poing. Je jetai un coup d’œil égaré sur mes agresseurs : ils fixaient sur moi des yeux avides en m’examinant. Ce n’était pas, comme on pourrait le croire, l’insuffisance de ma mise qui excitait leur curiosité, car, dès le moment de leur arrivée, par une sorte d’instinct bien naturel chez une femme, je m’étais revêtue à la hâte d’une robe, et j’avais mis mes pieds dans des chaussures. Ce qui excitait leur cupidité, c’était quelques bijoux que j’avais conservés ; comprenant leurs exclamations bruyantes, je détachai bien vite mes boucles d’oreilles, mes bagues, et je les leur jetai pour m’éviter toute brutalité au cas où ils n’auraient pu résister longtemps à l’impatience de les posséder. Ceux qui étaient le plus rapprochés de moi se ruèrent dessus avec avidité, au grand mécontentement des autres ces derniers même paraissaient si exaspérés, qu’ils cherchèrent querelle aux premiers, et il s’en serait suivi probablement une lutte sanglante, si la voix du chef ne fût intervenue avec autorité ; tout cela s’était passé en quelques moments. On me poussa ensuite sur le pont, je montai l’escalier qui conduisait sur la