Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/62

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émaillées de fleurs, des chênes gigantesques. Cette nature encore vierge est cultivée par des émigrants dont la plupart sont venus de l’intérieur des États-Unis à travers les plaines ; l’agglomération de tous ces laboureurs dans la Californie septentrionale rendit la place d’Yreka plus importante, comme centre d’affaires, que Weaverville et Shasta-City. Elle devint un lieu de passage où les voyageurs des plaines vinrent s’alimenter et faire les achats nécessaires aux établissements situés dans les environs ; mais aussi, à mesure que la population européenne et américaine s’augmentait, elle avait de plus en plus à veiller à sa sûreté personnelle. Les Indiens, que les envahissements d’agriculteurs refoulaient sans cesse, gardaient contre les nouveaux venus un profond ressentiment de se voir déplacés d’une contrée qu’ils habitaient depuis un temps immémorial ; il fallait se tenir continuellement en garde contre leurs attaques nocturnes. Lors de mon arrivée à Yreka, on parlait encore d’affreux ravages causés tout récemment par des tribus indiennes : des incendies avaient dévoré, sur différents points, des fermes entières, et l’on avait trouvé leurs habitants cruelle-