Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/67

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Ma sœur, assez démoralisée par ce revers inattendu, résolut de retourner à Yreka, où l’on nous disait que le commerce allait fort bien. Quant à moi, je pris le parti de suivre Mme Nelson, car, outre l’avantage pécuniaire que je croyais retirer de ce voyage, j’étais dévorée du désir de voir des pays nouveaux.

Notre itinéraire fut décidé de la manière suivante : nous devions nous diriger d’abord vers la Chine, et, après avoir passé à Canton, Macao et Hong-Kong, gagner en dernier lieu Batavia. Dès que tous ces projets furent arrêtés, nous fîmes nos préparatifs de départ.

Or, le 11 juin 1854, nous nous rendîmes à bord de l’Arturo, navire anglais, en partance pour la Chine. Par un hasard singulier, il y avait, comme passagers, quatre artistes français : un chanteur, une chanteuse, un pianiste et un violoniste qui allaient à Calcutta. Ils faisaient, comme nous, un circuit, et comptaient donner des concerts sur leur passage dans les différentes villes où ils s’arrêteraient. De plus, dans l’entrepont, trente-cinq Chinois qui regagnaient leur patrie.

Quinze jours après notre départ, nous dépassions