Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/80

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visiter la demeure d’un mandarin, et je fus aussi étonnée que ravie en la parcourant. Là, tout était factice, grottes, monticules, rochers, ruisseaux, aucune allée ne suivait la ligne droite, et puis des ponts, des kiosques, des temples, des pagodes. Ce qui me parut de la plus grande originalité, ce fut des arbres taillés de manière à représenter des figures de tous genres. L’un, c’était un poisson ; l’autre, un oiseau ; celui-ci un chat ; celui-là, un bœuf, et bien d’autres bêtes encore ; chacun de ces arbres était peint et coloré, afin qu’il rendît bien exactement la physionomie qu’on avait voulu lui prêter. À côté de cela, toute espèce de fleurs et d’arbres fruitiers rabougris on sait que les Chinois ont un goût tout lilliputien pour contrarier la croissance des végétaux.

Cette campagne en miniature, ces aspects contournés à chaque pas me plurent par leur étrangeté même ; c’était pour moi d’une nouveauté délicieuse ; l’eau baignait de vertes pelouses coupées de distance en distance ; elle entretenait la fraîcheur du sol ; les bocages étaient pleins d’oiseaux et de fleurs ; c’est dans ces jardins enchanteurs que les Chinoises concentrent leurs plaisirs, vivant par le devoir et par la