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Page:Lozeau - Le Miroir des jours.djvu/161

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LE MIROIR DES JOURS

Et pour mieux voir surgir les souvenirs aimés,
Je me tenais, comme endormi, les yeux fermés…

* * *

Ô fantômes d’amour, apparitions chères
Qui gardez le passé dans vos prunelles claires ;
Lèvres au parler doux qui disiez vos douleurs
En un baiser encor tout tremblant sous les pleurs ;
Femmes par qui la vie était une promesse ;
Mains de sollicitude et regards de caresse ;
Longs attendrissements du cœur, ivre d’orgueil
Au sourire adoré du triomphal accueil !…
Regrets des bras tendus soudainement, asile
D’où le sort, en un jour funeste, nous exile !
Et me voilà rêvant, plein d’amertume, à vous,
Tendresses d’autrefois, bonheurs, grands espoirs fous !

* * *

Pourquoi les jours heureux dont plus rien ne subsiste
Par l’évocation rendent-ils l’âme triste ?