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LE MIROIR DES JOURS


LES MOTS VIVANTS


 
Parfois, des livres morts les mots semblent vivants,
Et je ne serais pas surpris, ô bons vieux maîtres,
Si vos mots anciens, familiers ou savants,
Avaient, pareils aux traits expressifs des enfants,
Des tressaillements vifs aux rides de leurs lettres !

Les mots souffrent, ayant aussi leurs passions.
Ils tremblent de colère, ils pleurent de détresse ;
Ils déchaînent la guerre au sein des nations ;
Et les mots de Ronsard sont pleins d’affliction
Devant le sang qui coule et le bûcher qu’on dresse !