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par la Vénus populaire, la grossière Pandemos, pour aller, d’échelon en échelon, jusqu’à la Vénus Uranie qui n’est plus qu’esprit pur.

Mais ce qui différencie Aurel de Platon et des Soufis, c’est qu’elle veut que l’esprit reste chair comme la chair doit rester esprit, et c’est en cela qu’elle est moins utopique, plus humaine que l’Orient et que la Grèce.

Les moyens qu’elle propose semblent faciles, ingénus, et pour tout dire « simples comme bonjour ».

Mais il n’y a pas de chimère plus irréalisable que ce qui est simple comme bonjour.

Et c’est pour cela qu’Aurel sait bien, malgré toute sa foi, qu’elle prêche dans le désert.

Écoutons-là. La voici qui s’adresse au mari. Elle lui demande de conquérir sa femme puisqu’ils sont ce qu’elle appelle des inséparables non unis. « Et surtout, dit-elle, parle lui, si tu tiens à réaliser le couple. Le verbe surtout se fait chair ».

C’est cette idée là que, sous mille formes, elle va poursuivre à travers ses livres. Et c’est pourquoi elle y prêche avec